En Annam, les Français sont 1 676 en 1913, 2 125 en 1921 et 2 211 en 1940. Dans les entreprises, les salaires des Annamites sont, à compétences égales, toujours inférieurs à ceux des Français[90]. Les Français perdent au Laos dix-neuf hommes, dont quatre officiers[326]. Ils ne se montrent d'ailleurs guère pressés de libérer leurs prisonniers et pendant plusieurs semaines les militaires français, pourtant théoriquement vainqueurs de la guerre, demeurent maintenus en détention par les « vaincus » japonais[306]. C'est également Doumer, par ailleurs, qui décide que la capitale de l'Indochine française sera Hanoï, plutôt que la capitale économique Saïgon ou la capitale impériale Hué[53]. Un recensement de la population israélite est effectué afin d'appliquer le statut des Juifs ; parmi les 187 fonctionnaires radiés en Indochine sous Vichy, on compte 15 Juifs[249]. Il revient ensuite en Indochine fin octobre, après une absence de près de cinq mois[357], retrouvant un pays que ses partisans ont fermement pris en main. Il faut attendre l'entre-deux-guerres, pendant les années 1920, pour que l'Indochine bénéficie d'un nouvel essor économique, principalement grâce aux secteurs du riz, du caoutchouc et du charbon[129]. Des Français, des métis et des Vietnamiens « collaborateurs » continuent d'être attaqués dans les semaines qui suivent : des dizaines de cadavres sont retrouvés dans les rues de la ville[320]. Les nationalistes du VNQDD et du Đồng minh Hội contestent par ailleurs de plus en plus fortement le pouvoir du Việt Minh[336], et exigent de participer au gouvernement[335]. Au lendemain d'Hiroshima, et alors que sa capitulation est imminente, le Japon accepte de restituer au Vietnam la Cochinchine ; Bảo Đại proclame l'annexion de la colonie le 14, la veille de l'annonce officielle de la reddition du Japon par Hirohito[301],[302]. De nombreuses prisons sont créées, dont la plus célèbre est le bagne de Poulo Condor, ouvert dès 1862 et où sont détenus au fil des décennies de nombreux opposants à la colonisation[83]. Début 1916, les protestataires sont plusieurs dizaines de milliers, voire cent mille, à faire le déplacement jusqu'à la capitale. La situation des paysans dans le delta du fleuve Rouge est particulièrement critique, et la région est plus que jamais dépendante des arrivages de nourriture en provenance du Sud. Les Français ont alors pour priorité d'achever de mettre sous contrôle le territoire, où ils sont confrontés à une guérilla. Après la période de la « Cochinchine des amiraux » (gouvernement militaire), la colonie passe en 1879 à un régime de gouvernorat civil. Au Nord du Tonkin, une partie de la population a fui et l'autre est en très grande partie sous l'autorité du Việt Minh qui mène des attaques de plus en plus audacieuses. Les Vietnamiens continuent cependant d'être la véritable force dirigeante des rébellions laotienne et cambodgienne — Son Ngoc Minh est d'ailleurs un métis khmero-vietnamien recruté par le Việt Minh — qu'ils soutiennent militairement à bout de bras[396],[396],[397]. Le vide du pouvoir à la fin de la guerre permit ensuite au Việt Minh, mouvement dirigé par les communistes, de proclamer l'indépendance du Vietnam. Le traité de Kouang-Tchéou-Wan, signé le 10 avril 1898, autorise d'abord l'occupation de la région ; le 16 novembre 1899, il est suivi d'un accord qui fait de Kouang-Tcheou-Wan un territoire cédé à bail pour 99 ans. À nouveau déçu dans ses attentes, il accorde au New York Times une interview retentissante, dans laquelle il dénonce l'attitude des Français et menace de s'entendre contre eux avec le Việt Minh. Le 20 novembre, une vaste opération permet l'occupation de Ðiện Biên Phủ par les troupes françaises. Dans la première moitié du XXe siècle, et principalement dans les années 1920, l'Indochine connaît, du fait notamment des progrès du système de santé, un « boom démographique » : la population totale passe entre 1913 et 1948 de 16 395 000 à 27 580 000 personnes. Les tensions sont également très fortes au Tonkin, où l'administration Việt Minh refuse de laisser les Français appliquer les contrôles douaniers, notamment dans le port de Haïphong où les trafics se multiplient. Le Siam, inquiet de la conquête française du Tonkin, envoie des troupes dans la région de Luang Prabang, menaçant de couper le Vietnam en deux. Enfin, le métissage est l'un des traits particuliers de la colonisation de l'Indochine, où il est nettement plus fréquent qu'au Maghreb ou dans la plupart des autres pays de l'Empire colonial[95],[96]. Les opérations spéculatives à court terme des exportateurs de paddy et des banques viennent encore aggraver la situation, comme d'ailleurs dans le reste de l'Asie du Sud-Est. Les efforts de l'administration coloniale pour « régénérer » l'identité culturelle lao afin de détacher le pays de la Thaïlande sont récupérés par des adversaires de la colonisation. Ils diffusent en outre une propagande panasiatique à la gloire du Japon, présenté comme le libérateur de la « Grande Asie orientale » ; des bonzes japonais viennent prêcher l'unification des sectes vietnamiennes contre les colonisateurs, et certains officiers nippons, excédés de devoir continuer à composer avec les Français, multiplient les provocations. Mais le caodaïsme prône également des relations sociales nouvelles, ce qui lui permet de pénétrer dans le monde paysan ; il compte bientôt des centaines de milliers de fidèles, guidés par son « pape » Pham Cong Tac. Le retrait des Chinois dès 1885, puis le rapprochement franco-chinois au moment de la guerre sino-japonaise de 1894, privent les insurgés de ravitaillement et de points de repli. Dans le même temps, l'attitude des Américains, qui s'était déjà infléchie depuis l'arrivée de Truman, évolue de manière décisive, notamment en raison de la prise de conscience du danger soviétique : le Département d'État fait officiellement savoir le 5 octobre qu'il ne s'oppose pas au retour des Français, tandis que l'OSS recommande de s'appuyer sur les empires coloniaux européens pour faire obstacle au communisme[292]. Les paysans annamites sont en majorité propriétaires, mais la plupart sont de tous petits exploitants ; il existe également, surtout en Cochinchine, une population de journaliers. D'emblée, le nouveau gouvernement s'oppose à la fois au roi et à la France. Par ailleurs, Kouang-Tchéou-Wan se distingue en étant, dans le golfe du Tonkin, la principale plaque tournante du commerce illicite de l'opium en direction de la Chine et de Hong Kong[139]. En février 1951, les indépendantistes tiennent un congrès au cours duquel ils annoncent la renaissance de l'ex-Parti communiste indochinois, rebaptisé Parti des travailleurs du Vietnam. Doumer inaugure également, en 1902, le pont Thành Thái de Hué, une construction de 400 mètres de long[53]. Tandis que les indépendantistes tiennent plus ou moins fermement les différentes parties du territoire, le gouvernement français vise à reprendre le contrôle de l'Indochine. Courbet réagit en attaquant le port de Fuzhou et en décrétant le blocus de l'île de Taïwan. Le 15 août 1898, une nouvelle ordonnance remet au protectorat la gérance complète des finances de l'Annam, tandis que le souverain reçoit une liste civile et la garantie d'entretien de sa cour. Ces cours d'eau se terminent par de très vastes deltas, ceux du Mékong (région de Cochinchine) et du Fleuve Rouge (ou Sông Kôi)(région du Tonkin) au Viêt-nam. En 1920, lors du congrès de Tours, il fait une intervention remarquée en faveur de l'adhésion à l'Internationale communiste (Komintern). En Cochinchine, en 1938, 59 % des postes sont possédés par des Vietnamiens. Assimilera-t-elle jamais notre pensée grecque et romaine ? Mais cette opération suscite la grogne des grands propriétaires et des milieux conservateurs qui craignent une évolution vers le « socialisme ». Le Japon obtient la possibilité de faire stationner 6 000 hommes au nord du Fleuve rouge, et la mise à disposition de trois aérodromes[233],[234]. Une nouvelle polémique se déclare l'année suivante, cette fois pour un motif purement culturel, lorsque le résident français annonce son intention de remplacer le mode d'écriture du khmer par l'alphabet latin : de vives protestations, surtout au sein de l'élite, se font entendre contre cette réforme et Norodom Sihanouk menace même d'abdiquer si elle est mise en œuvre. Des écoles modernes sont rapidement créées dans les protectorats, mais l'enseignement traditionnel demeure en vigueur en Annam et au Tonkin[155]. Un « tiers état indochinois » se forme lentement, grâce notamment au développement de l'instruction ; ses membres sont cependant frustrés, dans leur désir de promotion sociale, par leurs rapports avec les Français qui continuent fréquemment de les considérer comme des subalternes[110]. Au Cambodge, le roi resta au contraire le principal référent de l'unité du pays, tandis que le Laos se constituait progressivement en tant que nation. Le 1er mai, le mouvement compte ses premiers morts quand plusieurs grévistes sont tués à Vinh par la Garde indigène ; agitations, manifestations et marches de paysans se succèdent pendant tout l'été[203],[204],[206]. Les chefs de district, pivots de l'administration locale, doivent souvent louvoyer, pris entre les troupes françaises et les communistes[277]. Dans ce contexte, l'organisation traditionnelle de la société indigène — hiérarchisée de façon rigide, où les élites locales s'opposent à toute reforme, où une forte proportion des terres appartiennent à des grandes familles et où les paysans endettés subissent une quasi-servitude — génère de profondes tensions, sans que l'administration coloniale puisse trouver une solution[210]. L'empire d'Annam (qui porte alors, en vietnamien, le nom officiel de Đại Nam) ne dispose pour se défendre que d'une armée désuète. Grèves et incidents se multiplient dans les établissements scolaires durant les trois années qui suivent[198]. « Indochine (géographie) » expliqué aux enfants par Vikidia, l’encyclopédie junior, https://fr.vikidia.org/w/index.php?title=Indochine_(géographie)&oldid=1538089, Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0, à l'ouest, en Myanmar, les Monts d'Arakan culminant à, Au centre les montagnes des régions Chan et Karen de Myanmar et Thaïlande, montagnes qui se poursuivent vers le sud dans la, À l'est, les montagnes et plateaux du Haut-Laos et au Viêt-nam la. Le 29 juillet 1941, les accords Darlan-Kato — signés entre l'amiral Darlan et l'ambassadeur japonais en France — accordent au Japon le droit de faire stationner ses troupes sans limitation d'effectifs dans l'ensemble de l'Indochine, Cochinchine comprise. C'est sous sa mandature (1902-1908) que l'enseignement franco-indigène est généralisé : il est créé en 1904 au Tonkin, en 1906 au Cambodge, et en 1906 en Annam et au Laos. C'est cependant dans les provinces de Battambang et Siem Reap, que le Siam a dû céder, que des insurrections plus sérieuses se déclenchent, en grande partie à l'instigation du gouverneur siamois de Battambang : les Français doivent y affronter des bandes comptant plusieurs centaines d'insurgés, et ne parviennent à pacifier la région qu'en 1912. Les jeunes intellectuels indigènes, y compris ceux ayant étudié en Métropole, s'aigrissent de ne pas pouvoir accéder à des postes de responsabilités en dépit de leurs diplômes[116]. Dès les premiers temps de la colonisation, les Français s'emploient à améliorer les conditions sanitaires. La résilience des communistes face à la répression de l'appareil colonial leur permet de prendre un ascendant décisif dans les rangs indépendantistes et au sein de l'intelligentsia locale[218]. La France maintint ensuite des liens avec les trois États issus de l'ex-Indochine, bien que leurs relations aient été compliquées par les conflits que traversèrent les trois pays et par leur passage dans le camp communiste en 1975. Ngô Đình Diệm, un temps pressenti pour être Premier ministre, se récuse, et c'est Trần Trọng Kim, un nationaliste de moindre envergure, qui devient chef du gouvernement. La chronique rapporte de nombreux cas d'abus, de brutalités, voire de crimes, commis par des Français à l'encontre d'employés — coolies, paysans — ou de subordonnés vietnamiens, sans que la justice ne châtie ensuite les coupables[112]. Après l'accord du 6 mars 1946, les nouvelles autorités françaises tentent de rassurer à la fois les colons et les élites indigènes : Cédile assure ainsi au Conseil consultatif cochinchinois que l'accord ne concerne que le Tonkin et l'Annam. Alors que les communistes continuent de renforcer leur influence, les nouvelles tentatives de réforme ne remportent aucun succès. En janvier 1883, Tự Đức appelle une nouvelle fois à l'aide la Chine, qui intervient pour sauver sa suzeraineté sur l'empire annamite. À Saïgon, cependant, une garnison franco-espagnole de 800 hommes s'accroche et parvient à tenir jusqu'en octobre. Les Français récupèrent plus tard leurs prisonniers et peuvent reprendre le contrôle des zones envahies. Avec l'assentiment des Français, les dignitaires de la cour choisissent alors pour lui succéder Khải Định, un fils de Đồng Khánh. Par ailleurs, différents rites existent en Indochine, où le culte des « génies » locaux se mélange volontiers au bouddhisme[168]. Du fait de sa situation intérieure, la Chine est hors d'état d'intervenir dans la péninsule indochinoise et de porter secours à son vassal annamite[9]. Après le début de la guerre de Corée en juin 1950, les États-Unis, qui ont reconnu le régime de Bảo Đại, ravitaillent l'Indochine française en armes et en matériel, en quantités cependant inférieures à ce qu'espéraient les Français[385]. Durant sa brève mandature — il meurt de maladie en novembre de la même année — Bert tente de s'appuyer sur le « peuple tonkinois » en le séparant des « mandarins annamites » : il vise en effet à détacher le Tonkin de la gestion impériale, tout en appliquant réellement le protectorat sur l'Annam[50]. Philippe Bonnichon, Pierre Geny, Jean Nemo, Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, prend en décembre 1883 la ville de Sontay, installation des Britanniques en Birmanie, une crise diplomatique puis un bref conflit militaire entre la France et le Siam, Liste des gouverneurs de l'Indochine française, Liste des gouverneurs de la Cochinchine française, ministère des Colonies (puis de la France d'Outre-mer), ministre des relations avec les États associés, Société française des distilleries de l'Indochine, Compagnie française des chemins de fer de l'Indochine et du Yunnan, vicariat apostolique de Cochinchine occidentale, Histoire de l'empire colonial français pendant la Seconde Guerre mondiale, invasion des Indes orientales néerlandaises, Coup de force japonais de 1945 en Indochine, Gouvernement provisoire de la République française, sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale, Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, annonce officielle de la reddition du Japon, corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, campagne pour l'élection de l'Assemblée constituante, passent à l'offensive contre les Français dans Hanoï, Gouvernement central provisoire du Viêt Nam, Gouvernement central provisoire du Vietnam, frontière entre son royaume et le Vietnam, Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est, Front national de libération du Sud Vietnam, Camps d'accueil des rapatriés d'Indochine, des conséquences particulièrement tragiques pour le Cambodge, Organisation internationale de la francophonie, Grand prix du roman de l'Académie française, « La tentation « fasciste » des luttes anticoloniales Dai Viet. Sur le plan militaire, les Français prennent en charge la défense du Nord de l'Indochine, celle du Sud revenant au Japon[245]. Il y a m La police indochinoise se distingue également par des méthodes très brutales, et pratique couramment la torture dans ses locaux. Les pourparlers traînant en longueur, Montigny s'en va en menaçant l'Annam de représailles si les violences antichrétiennes continuent : Tự Đức réagit en promulguant un nouvel édit de persécution. Les communes cambodgiennes semblent être restées dépourvues de vie propre ; les mehkum remplissent des tâches administratives, mais les autorités traditionnelles restent inchangées, et les paysans khmers ont encore moins de possibilités qu'avant d'exprimer leurs doléances[80]. Enfin, "Paradize" est récompensé aux Victoires de la Musique 2003, Meilleur album Pop Rock de l'année. Pendant plus de trois ans, des attaques sporadiques et des attentats ont lieu en Indochine, principalement au Tonkin. Dans le secondaire, de 121 en 1919, leur nombre atteint 6 550 en 1943-1944. Au Cambodge, la France est représentée par un résident supérieur. Le fonctionnaire cochinchinois Nguyễn Văn Tâm, futur premier ministre de l'État du Vietnam, se distingue à cette occasion par son zèle répressif[261]. Hô Chi Minh, dont le haut-commissaire a tenté en vain de retarder le départ, s'envole pour la France le 31 mai. Rigault de Genouilly, ayant fini par conclure que la conquête était une entreprise trop difficile, finit par demander son remplacement. Le soir du 9 mars 1945, l'amiral Decoux reçoit l'ambassadeur japonais, qui lui présente alors un ultimatum exigeant que les forces françaises soient placées sous commandement nippon. Les inégalités sociales n'en sont pas moins fortes dans la colonie sudiste, où 50 % des terres sont possédées par 2,5 % de la population tandis que 57 % des familles ne possèdent aucune terre[104]. Début 1946, les forces franco-laotiennes parviennent à ouvrir la voie vers le Nord au prix de violents combats contre les Lao Issara et leurs alliés Việt Minh locaux, voire de heurts avec les troupes d'occupation chinoises. Tự Đức et ses ministres ne considèrent cependant le traité que comme un expédient temporaire, destiné à contenir la poussée des Français. Trois ans plus tard, on ne compte encore qu'une demi-douzaine de bacheliers au lycée Sisowath, et une douzaine seulement de Cambodgiens suivent des études universitaires à l'étranger. Les capitaux chinois et indiens sont également présents en Indochine, quoique de manière difficilement quantifiable. Pareillement, le général Alessandri demeure bloqué en Chine : lui et ses 5 000 hommes rescapés du 9 mars ne sont pas autorisés à pénétrer au Tonkin avec les troupes de Tchang Kaï-chek[310]. Adoptant à l'époque le pseudonyme de Nguyễn Ái Quốc[e], il part en 1924 pour l'Asie afin d'y travailler à plein temps pour le Komintern[199]. En dépit du développement de son économie et de la modernisation de ses infrastructures, l'Indochine ne bénéficie pas d'un effort comparable pour améliorer le sort de populations locales. En dehors de certains cas individuels d'ascension sociale, les Eurasiens occupent souvent des postes d'encadrement subalterne, dans l'armée, l'administration ou le secteur privé (contremaîtres de travaux publics, surveillants de plantation…)[97]. Entre 1940 et 1942, le journal Nagara Vatta adopte une ligne de plus en plus projaponaise et anticoloniale. De nombreux militants, comme les futurs dirigeants nord-vietnamiens Phạm Văn Đồng, Lê Đức Thọ et Lê Duẩn, sont envoyés à Poulo Condor ou dans d'autres prisons. Les territoires de l'Indochine où la présence européenne est la plus forte sont la Cochinchine (16 550 personnes en 1940), et le Tonkin (toujours en 1940, 12 589). Après avoir reçu le feu vert de Paris, il s'empare de trois nouvelles provinces annamites, celles de Châu Dôc, Hà Tiên et Vĩnh Long. Plus d'une vingtaine de Soviets (traduit en vietnamien par Xo Viet) sont organisés entre l'automne 1930 et le début de 1931. « Aucune arme à feu n'a été utilisée. Le lendemain, le gouvernement de Trần Trọng Kim, dépourvu de moyens et dépassé par la situation, présente sa démission. Du fait de l'accumulation des problèmes politiques et financiers et de l'aggravation du contexte militaire, les responsables français commencent à réfléchir à une solution qui leur permettrait de sortir du conflit de manière « honorable ». L'administration coloniale entretient cependant de bons rapports avec la monarchie cambodgienne, dès lors que le monarque en place sert leurs intérêts. La guerre d'Indochine qui, malgré les campagnes du PCF, laisse encore l'opinion publique française assez indifférente — bien que son coût aille croissant, le conflit est lointain et ne concerne pas les appelés du contingent ; de surcroît, peu de Français vivent en Indochine — est à la veille d'un tournant capital[378]. L'administration française y reste assurée pour l'essentiel par de jeunes officiers de marine, qui travaillent dans des conditions souvent précaires et périlleuses. Eliane adopts Camille, whose Vietnamese parents were friends. Bien que la politique y joue un rôle, l'élément déclencheur semble cependant avoir été le comportement des officiers locaux. C'est en 1928 qu'un arrêté du gouverneur général leur accorde automatiquement la nationalité française[98]. Le développement de cette religion suscite bientôt l'inquiétude des autorités coloniales : la répression dont fait alors l'objet le caodaïsme lui vaut un surcroît de prestige et d'influence dans la population. En parallèle, Decoux s'applique à garantir la stabilité de l'Indochine en resserrant les liens avec les indigènes, en commençant par les monarques locaux auxquels il recommande de témoigner « le maximum d'égards » pour « rehausser par tous les moyens leur prestige »[247],[248]. Bảo Đại et son premier ministre partent en France pendant l'été pour y négocier sur la base de la déclaration du 3 juillet. Mais lorsque la nouvelle atteint Paris, la rumeur exagère la gravité de ce revers et le présente comme un véritable désastre militaire ; il en résulte en France une crise politique et boursière, appelée l'« affaire du Tonkin ». En 1902, les sapèques sont rattachées à la piastre, toujours émise par la Banque de l'Indochine. La France développa les systèmes de santé et d'éducation dans les pays indochinois, dont la société restait cependant très inégalitaire. Des attaques sont lancées dans une série d'autres villes, dont Hué et Tourane. Les groupes nationalistes vietnamiens, parmi lesquels les Hòa Hảo et les caodaïstes, forment des milices auxquelles les Japonais fournissent des armes[280],[281]. Nguyễn Văn Tường se soumet, mais Tôn Thất Thuyết s'enfuit avec Hàm Nghi, ce qui marque le début d'un mouvement de résistance baptisé le Cần Vương (« soutien au roi »), réunissant lettrés et gens du peuple[30]. Les principaux éléments de ces voies de communication sont la RC 1, qui relie Hanoï à la frontière du Siam, un réseau très dense de routes et de digues des delta du fleuve Rouge et du Mékong, ainsi que différents axes de pénétration au Nord, en direction du Laos, et au Sud-Annam[146]. Les manifestants n'obtiennent que de vagues promesses de la part du monarque, avant d'être sommés de retourner dans leurs villages ; des incidents isolés font plusieurs victimes. Entre-temps, en Indochine, le Việt Minh mène une guérilla à la frontière chinoise et prend le contrôle de quelques villages. Les Milices sont par la suite rebaptisées Garde civile indigène, puis Garde indigène (Garde civile en Cochinchine). Les Français en profitent pour abolir le royaume de Champassak, jusque-là État vassal du Siam, dont le souverain est ramené au rang de gouverneur indigène[47]. Leclerc, rappelé en juillet à Paris à sa demande, exprime son inquiétude devant la situation et préconise de ne pas reculer devant le mot « indépendance » si tel est le prix pour conserver le Vietnam dans l'Union française[353]. Au Cambodge, 500 kilomètres de chemin de fer relient en 1932 Phnom Penh et Battambang[148]. L'Indochine, ou péninsule indochinoise, est une péninsule de l’Asie du sud-est située entre la Chine et l'Inde. Parmi les militaires faits prisonniers, beaucoup sont massacrés ou exécutés ; plusieurs officiers supérieurs français sont décapités à coups de sabre. Les Français imaginent à l'époque pouvoir en faire un équivalent de Hong Kong[44],[45] et nourrissent le projet, finalement abandonné, de mettre également la main sur Hainan pour dominer toute la région du golfe du Tonkin[46]. Trois écoles d'art provinciales sont ouvertes en Cochinchine. Le successeur de Paul Beau, Antony Klobukowski[c], partage ses idées quant à la nécessité de réformes démocratiques, mais fait le choix de la prudence. La peste, qui frappait encore les différents pays indochinois en 1906-1908, est peu à peu circonscrite, et ne frappe plus qu'épisodiquement au Tonkin dans les années 1920. C'est à Saïgon (Cochinchine), qui fait figure de capitale économique de l'Indochine, que se trouve à la même époque la plus forte densité de population européenne, avec 16 084 personnes, soit 0,35 % des habitants[91],[92]. Il est très difficile de chiffrer les populations indochinoises venues habiter en France lors de la fin de la colonisation ; outre les réfugiés partis pendant ou après la guerre d'Indochine, la persistance des insurrections puis le contexte de la guerre du Vietnam conduisent de nombreux Vietnamiens, issus notamment de la bourgeoisie, à venir habiter en France dans les années 1960 et à y transférer leurs biens. Entre-temps, les milieux politiques français sont très divisés sur l'opportunité de mener ou non une négociation directe avec Hô Chi Minh. L'Indochine connaît par ailleurs, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, des troubles liés à des sectes ou à des sociétés secrètes d'inspiration religieuse, volontiers millénaristes et messianistes, notamment dans le delta du Mékong, souvent guidées par des leaders charismatiques qui mobilisent les paysans à l'aide de pratiques magiques : plusieurs soulèvements de ce type doivent être réprimés dans les pays vietnamiens[170]. Des manifestations publiques ont lieu contre « Ferry Tonkin », qui est conspué à l'Assemblée nationale — où la fronde est notamment menée par Clemenceau — pour avoir entraîné la France dans une aventure ruineuse. Les Français, confrontés à une guerre d'usure, ont le plus grand mal à pacifier un territoire où l'ancienne infrastructure coloniale ne s'est jamais remise de sa destruction en 1945. Les deux banques s'allient pour former un établissement financier asiatique pouvant assumer le financement de l'économie coloniale alors en construction ; la Banque de l'Indochine reçoit ensuite des capitaux de Paribas, de la Société générale et du Crédit lyonnais. L'adjectif « encongaïé » apparaît même pour désigner les hommes blancs qui prennent des maîtresses indochinoises[113]. Le VNQDD, sérieusement menacé, décide alors de jouer son va-tout en organisant un véritable soulèvement. Le terme d'« Union indochinoise », jugé trop centraliste, est remplacé en 1941 par l'appellation « Fédération indochinoise »[248]. Pierre Brocheux, « Un siècle de colonisation ». en Indochine (à quelques exceptions près) sont compris dans le fonds de la justice militaire et non dans le fonds Indochine. Dans le même temps, en Indochine, d'Argenlieu réunit en août à Đà Lạt une conférence consultative sur le statut de la Fédération ; il y invite les gouvernements du Cambodge et du Laos, mais aussi celui de la Cochinchine, suscitant les protestations de Phạm Văn Đồng qui claque temporairement la porte des négociations à Fontainebleau. La politique de collaboration franco-annamite lancée par Sarraut est poursuivie par ses successeurs, notamment Maurice Long, puis Alexandre Varenne, qui s'attachent à renforcer les liens avec la bourgeoisie vietnamienne. Le contexte européen a pour conséquence l'interdiction de toutes les organisations communistes : le Comité central du Parti communiste indochinois forme alors, dans la clandestinité, un Front national uni contre l'impérialisme, avec comme priorité de mener la lutte contre les Français. Suffisamment efficaces pour inquiéter le Việt Minh, les GAMO se heurtent cependant à des problèmes d'organisation et de corruption, tandis que des groupes nationalistes comme le VNQDD en prennent souvent le contrôle pour servir leurs propres intérêts[411]. Une Assemblée constituante est élue en décembre[360], puis la première constitution laotienne est adoptée le 11 mai 1947[345]. La France ne peut établir avec les pays de l'ex-Indochine des liens post-coloniaux comparables à ceux qu'elle entretient avec le reste de son ancien empire — notamment en Afrique — du fait du contexte que subissent ces trois États, placés en première ligne de la guerre froide. 15 000 d'entre eux — civils et militaires — sont emprisonnés, dans des camps ou pour certains dans les geôles de la Kempetai[272],[273]. L'Indochine fournit annuellement au Japon un million de tonnes de riz, ainsi que du maïs, du caoutchouc et des produits miniers[243],[244]. En outre, dans les années 1910, malgré l'importance des réalisations de Doumer, l'économie de l'Indochine française demeure moins dynamique que celles des possessions britanniques et néerlandaises en Asie[128].
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