Collège de garçons
Le Collège Davier quitta en 1848 le 12 rue Saint Jacques, légué par Edme-Louis DAVIER à sa mort pour devenir les locaux du collège (1759-1848). Il s’installa au 24 rue Saint Jacques, dans les anciens locaux de l’hôpital Saint Antoine, jusqu’en 1892.
Dans son discours prononcé lors du banquet qu’il présidait le 19 Octobre 1958, Henri GIRARDIN nous ramène en arrière dans le temps pour nous faire revivre l’époque du collège Davier pour garçons.
« ... J'aimerais vous faire connaître l'aspect ancestral de notre vieux "bahut" à la veille de sa disparition soit en l'an de grâce 1892, date de ma 1ère année d'internat : une demeure qui ne souriait guère, triste et revêche, avec sa porte cochère à gros verrou. Pas de grille monumentale comme maintenant, de vieux bâtiments en bordure de la rue St Jacques, interdisant toute vue vers l'intérieur. Contigüe à la loge du concierge, une pièce minuscule, laquelle s'intitulait le parloir, nantie d'une porte qui s’ouvrait sur la 1ère cour dite "d'honneur". Plan droit de cette cour les bureaux et appartements de Mr le Principal. Plan gauche un grand escalier. En façade, une bâtisse de dimensions imposantes dont les murs patinés et noircis par le temps, ajourés de grandes fenêtres à petits carreaux, donnaient à entendre que ce pouvait être là, jadis, le refuge de quelque communauté religieuse. L'escalier à gauche conduisait à un couloir, traversant de plain-pied tout l'édifice et aboutissant à une courette large de 3 mètres environ, mais dont la longueur s'étendait sur toute la face Nord de l'édifice, avec portes d'accès à différentes salles de classe et dortoirs. Au-delà, aucune construction. En surplomb de 2 mètres, une grande cour, celle des récréations à laquelle on accédait par 2 escaliers de quelques marches. Côté droit de cette cour, bordant la rue Neuve, deux rangées de gros tilleuls, côté Sud et Ouest, un mur continu en séparation du presbytère et de la cour d'asile. En guise de toile de fond, au Nord de la cour, un terrain vague, volontiers broussailleux et abrupt, dominé par un hangar en planches, couvert de tuiles rouges : "La Gymnastique". La vieille demeure fut vouée à la démolition et l'année suivante, fut entreprise l'édification du Collège actuel.
A notre rentrée de vacances, il nous fut donné d'assister à la cérémonie inaugurale de pose de la première pierre, pièce constructive de l'un des piliers de l'aile gauche et qui détient, dans une cavité creusée à cet effet, documents manuscrits et louis d'or. Cette cavité est close par un couvercle en métal avec en exergue, une inscription en latin, traduction de notre professeur de 4ème classique, Mr CUISIN. Par la suite, la pioche des démolisseurs s'abattit sur la vieille bâtisse, ainsi disparut notre vieux bahut ! ... »
Ce texte pieusement conservé et transmis par le Président de l'Association, notre regretté Guénolé MILLOUR, donne un aperçu de ce qu'était le Collège de Garçons depuis qu'en 1848 la décision fut prise de transférer l'Hôpital St Antoine au-delà du pont et d'y d'installer, à la place, le collège de l'époque.